L'Arsacaise de 34 ans, installée à Parempuyre, a décidé de partager son univers avec nous et de délivrer quelques messages au travers de mains en bois, de bustes de mannequins et d'objets divers initialement destinés à la déchetterie.
Rencontre dynamique qui a fait le bonheur de mes mirettes.
La récup' donne matière à créer une œuvre spontanée et originale ; Claire elle-même ne planifie pas forcément ce qu'elle va créer. Tout dépend du medium, du support, de son état d'esprit, du momentum.
Quand on la rencontre, cheveux roses, corps tatoué, accessoires rock, on comprend que cette spontanéité n'est pas qu'inspirée des objets qu'elle chine ; c'est son identité qui s'exprime.
Mais une thématique reste redondante bon gré mal gré : la féminité, dans son esthétique, dans sa sensualité, dans ses travers, dans ses qualités et dans ses combats.
Son œuvre "Marianne" en est le parfait résumé : le symbole républicain est ici poussé à son paroxysme. Le visage figurant sur nos timbres est ici remplacé par le buste et les hanches, symboles longtemps attribués à la femme féconde, la mère.
Marianne porte ici les stigmates de la révolution, celle de son époque et la nôtre aussi, alors que la société française fait actuellement face à une grande transformation et décide de l'exprimer dans la rue.
On retrouve en effet sur sa peau artificielle de couleur blanche (couleur de la paix, de la pureté, des valeurs souvent associées au genre féminin) les symboles familiers des manifestants, mais aussi un rappel que c'est l'amour (LOVE) qui déchaîne les passions contestataires, notamment l'amour pour la femme, qui selon beaucoup serait la grande perdante des actuels changements de société.
Son pseudo d'artiste, Brigande Art, est quant à lui "piqué" au masculin. Mais la définition est bien différente. Au brigand malhonnête, la Brigande est l'hédoniste qui se livre à des plaisirs et des "délires" sans grave conséquence. "On a qu'une vie !"
Claire n'exclut pas les hommes bien entendu : elle côtoie d'ailleurs le monde des bikers et leur a consacré des œuvres décoratives en partant d'objets leur appartenant. Scies, pièces de moto, ou le dernier en date, une bonbonne de gaz (don fait aux Skull Riders de Saint Estèphe).
Tout comme l'idée, le support et l'état d'esprit, le medium est aussi imprévisible. Bombes pour un côté street art, pochoirs, papier journal mais aussi papier bulles ou le classique... pinceau (!).
Une nouvelle série de toiles a fait récemment apparition sur le mur de sa page Insta.
Focus sur l'attribut féminin de reproduction, et de plaisir !
Une interprétation de ces tableaux pourrait être la réflexion sur les aspects de la féminité qui depuis toujours ont assouvi de nombreux fantasmes masculins et qui, grâce à la parole libérée il y a quelques décennies, s'associent à l'émancipation sexuelle de la femme.
Une femme n'est plus uniquement une épouse, une mère, une ménagère. Mais elle n'est pas non plus une "working girl" ni une moraliste de genre.
La notion de plaisir pour SOI et non plus pour plaire à l'autre pourrait être évoquée dans cette œuvre, en écho au phénomène virtuel du "body positive" qui prône l'acceptation de tous les corps et de toutes les beautés sur les réseaux sociaux depuis quelques années. Ronde, maigre, tatouée, pas maquillée, androgyne, etc. ; une femme a tant de facettes !
Où se procurer les œuvres ?
Un peu de patience ! Claire, aussi productive soit-elle, est en train d'officialiser sa passion pour pouvoir vendre. En attendant, vous la retrouverez à la convention tattoo de Bordeaux le weekend du 1er avril où elle exposera ses œuvres.
Avis aux galeries ! Elle est disponible pour exposer. Claire a tout d'une Brigande !
Par C.BL
Photos (c)C.BL/LGM 2023