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Photo du rédacteurDominique Gravois

Les Marais de Parempuyre, histoire et légende


Grâce à mes documents personnels et aux travaux de la Mémoire de Parempuyre, consultables à la bibliothèque municipale, nous vous présentons la petite histoire de nos palus ! Ceci est un récit très résumé afin de vous donner l'envie de rechercher davantage en vous promenant dans notre belle commune !


Les plaines qui bordent la rive gauche de la Garonne [...] étaient, avant le XVIIème siècle, recouvertes par les eaux du fleuve qui croupissaient et formaient des marécages

(p. 26 Parempuyre... sa Mémoire)


Le marais comporte des terrains d’alluvions « les Palus » et sa superficie représente la moitié de la superficie totale de la commune de Parempuyre.


MOYEN ÂGE

Les premiers propriétaires sont des ducs. Ceux-ci laissent la jouissance des terres aux habitants de la commune par droit de padouentage (pâturage communal)


RENAISSANCE

Au XVIème siècle, les seigneurs octroient aux habitants le droit de propriété de parcelles déterminées et uniquement dans la partie Sud des marais. Ils conservent quant à eux la partie Nord.

Un Edit d’Henri IV de 1599 impose le dessèchement des marais et les parempuyriens décident de confier celui du marais local aux ingénieurs néerlandais Conrad Gaussens et Humphrey Bradley, faute d'experts français sous la main.



EPOQUE MODERNE

En 1643, les travaux de dessèchement et de colmatage commencent. Beaucoup de blanquefortais sont embauchés pour la tâche. Les conditions de travail sont dures ; la pestilence et le manque d'hygiène sur les chantiers des marais développent de nombreuses maladies. Le mécontentement des locaux monte d'un cran quand ils devinent que le marais une fois asséché sera destiné au Royaume et aux hollandais expatriés..

A la mort de Gaussens en 1625, Jacob Alefsens et Aubin Jelmers prennent le relais. Ceux-ci font creuser le canal de Saint Aubin et celui du Despartins pour permettre l’évacuation des eaux stagnantes. En paiement pour leur « ouvrage », les Flamands reçoivent 300 ha de marais qu’ils se partagent ; Jelmers garde la partie correspondant aujourd’hui notamment à Olives et Alefsen, celle qui est actuellement Bordes.

Jelmers vend finalement ses terrains et une association de propriétaires est créée ; ceux-ci ont à faire face à de fréquentes inondations provoquant la dégradation de l’état du marais.

Carte de Cassini - geoportail.gouv.fr

En 1814, est créée « l’Association Syndicale des Marais Flamands » pour gérer le marais. En 1869, l’association décide de faire creuser le canal d’Arès et celui d’Alesme ainsi que le canal d’évacuation d’Olives. Ces canaux ont servi à colmater (laisser entrer l’eau chargée d’alluvions de la Garonne, puis laisser se déposer les limons fertiles) et à rehausser 200 ha de marais.


Ces travaux ont permis d’assainir les marais et ainsi de faire disparaître les maladies. Ils ont également permis la plantation de saules et des roseraies, et l'agriculture par l’élevage pour le lait et la viande (pâturages sur 50% du marais). La vigne s’est développée aussi sur l’île d’Arès (Château Ségur) ; la chasse aux gibiers d’eau (tonnes à canards) et la pêche (jusqu’à « l’invasion des poissons chats ») étaient régulièrement pratiquées.

Les éleveurs d'Olives ont dû faire face à une prolifération de sangsues qui s’attaquaient au bétail ; les élevages de sangsues étaient répandus et on les vendait aux hôpitaux (les sangsues étaient reconnues à l'époque pour leurs propriétés anti-inflammatoires)


Depuis, les marais sont toujours utilisés pour l'agriculture et des efforts territoriaux sont en place pour protéger/développer la biodiversité, déséquilibrée par la vie contemporaine. Les marais d'Olives forment une promenade agréable avec des postes d'observation et une signalisation de la faune locale. L'itinéraire commence en haut de la rue d'Olives.


- par Dominique Gravois


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